DONG Iyo

En chinois, il existe un idéogramme “家(jiā) » qui contient à la fois le sens de « famille », et celui de « domicile », l’espace de vie. Cet idéogramme inspire un sentiment de sécurité et d’appartenance, un peu comme le mot français « foyer ».

En réfléchissant à l’individualité, j’ai pris conscience de l’importance de l’individu vis à vis du groupe, du collectif dont il est issu et auquel il contribue. Les individus sont comme les insectes qui, chaque année avant l’hiver, préparent un abri où ils stockent de la nourriture pour leurs larves qui écloront au printemps suivant. Cela fait, ils meurent paisiblement comme une nuit de sommeil méritée après une journée bien remplie, comme si le printemps à venir était une nouvelle aube. L’individu est le gardien éphémère de la vie grandiose de l’espèce.

Dans cette œuvre, ces cheveux qui proviennent du corps que ma mère m’a donné et ceux de ma mère qui eux-mêmes proviennent du corps que sa propre mère lui a donné, tissent un « espace-temps ».

Maman arrache les cheveux gris tous les jours.Je les ramasse et les attache avec mes cheveux. Ce projet est encore en cours.

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